• Aujourd'hui, je voudrais vous parler de Rasely (Note pour les non Malgaches : prononcez Rachel).

    Qui donc est ce monsieur, vous demandez-vous ? Je sens l'impatience qui monte... qui monte... qui monte en vous. Et comme je suis gentille, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps.

    Je devais avoir cinq ou six ans quand j'ai fait la connaissance de Rasely. D'où vient d'ailleurs ce nom ? Se prénommait-il Michel ? Rachel ? Ou Rasely était son nom de famille ? Je ne l'ai jamais su. Il était gardien du collège public de Talata-Ampano, une petite ville à 17 km au sud de Fianarantsoa.

    Il devait être efficace car, à ma connaissance, le collège en question n'a jamais eu de souci au niveau sécuritaire.

    Rasely habitait avec sa famille dans l'enceinte du collège. Que de souvenirs j'ai de leur petite maison en bois. Ce dont je me souviens le plus, c'est le repas du 26 juin, anniversaire de l'indépendance de Madagascar. Rasely, sa femme, Ralène (Hélène ? ou Madeleine ? Je ne sais pas non plus d'où vient cette appellation) et leur fille Masy ont l'habitude de nous inviter à déjeuner, ma famille et moi, ce jour-là, il y a toujours au menu du porc. Rien de spécial me diriez-vous. Pour nous si, car les morceaux étaient ÉNORMES, aussi gros que le poing. Et il y en avait plein la marmite. Ils n'étaient pas riches mais ils mettaient un point d'honneur à garder cette habitude à chaque 26 juin.

    Et pour l'enfant que j'étais, c'était juste le paradis. cool

    A chacun de mes rares passages à Talata-Ampano, je m'arrangeais pour faire un petit coucou à Rasely et Ralène. Masy ayant grandi et déménagé depuis longtemps.

    Il y a quelques jours, on m'a appris que Rasely venait de décéder. Cela m'a fait un choc. Je ne sais pas quel âge il avait. Je l'avais toujours connu avec des cheveux blancs, même il y a vingt ans. C'est une page de mon enfance qui se tourne.

    Cela me fait bizarre de me dire que la prochaine fois que je passerai à Talata-Ampano, il n'y aura plus de Rasely à qui j'irai dire bonjour. Ralène y sera peut-être encore. Il ne faudra pas que je tarde à y revenir, avant qu'elle s'en aille, elle aussi.

    Par ce billet, je voulais rendre hommage à cet homme bon, gentil et serviable.

    Ceci sera sans doute le seul article qu'on lira sur internet à propos de Rasely, Ralène et Masy. Je suis heureuse de contribuer à laisser une trace d'eux sur la toile.

    Reposez en paix Rasely. Je penserai à vous le 26 juin prochain et à tous les suivants. Et en souvenir de vous, je cuisinerai un bon plat de porc avec des morceaux gros comme le poing.

     


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  • Notre première invitée est chanteuse dans un groupe (plutôt évangélique) très connu à Fianarantsoa. Elle souhaite rester anonyme (pour l’instant). Laissons-la donc se présenter. 

     

    -Bonjour. Pouvez-vous nous parler de vous ?

    On m’appelle Razery. J’ai 38 ans. Maman au foyer. J’aime chanter. Et depuis quelques temps, je me suis mise à la danse, pour garder la forme.

     

    -Quel est votre lien avec Fianarantsoa ?

    Je suis née ici. Et j’y vis avec mon mari et mes enfants. Mon époux travaille ici.

     

    -Il paraît qu’il n’y a rien à faire à Fianar. Vous êtes d’accord ? Pas d’accord ? 

    Si on parle de travail, alors oui, je peux dire qu’il n’y a pas grand-chose à Fianar. Quand je rencontre d’anciens camarades de promotion, qui restent ici, nos discussions portent surtout sur cette difficulté à avoir un travail. Ceux qui partent trouvent toujours quelque chose à faire… ailleurs. Ceux qui travaillent à Fianar ont eu leur poste parce qu’ils connaissaient quelqu’un qui leur a donné un coup de mains. Et il y a ceux qui font un travail qui ne leur conviennent pas mais au moins c’est mieux que rien.

    Moi, par exemple, être réceptionniste ne me convient pas : les horaires de nuit, le salaire à 500 000 fmg… Non, vraiment, je préfère rester chez moi à m’occuper de mes enfants et aider mon mari dans son travail. J’en ai eu assez d’envoyer des CV.

     

    -Alors, à quoi occupe-t-on son temps quand on vit à Fianar ?

    Concernant les loisirs, il y en a un peu. Mais ce n’est pas tout le monde qui peut aller à la piscine, dans les salles de gym ou de games.

    Quand il y a un spectacle, nous à Fianar, nous préférons écouter à l’extérieur plutôt que de payer le prix d’entrée. (Rires).

    En ce qui me concerne, j’aime beaucoup chanter, regarder la télé ou lire un livre quand j’en ai le temps. Tenir la maison est aussi une occupation interminable. (Rires) Et puis, nous ne sommes pas loin de la campagne alors nous aimons beaucoup y aller dès que nous en avons l’occasion. Les enfants adorent. Il faut dire que rester en ville les ennuie un peu.

     

    -Pour terminer, quels sont vos rêves pour Fianar ?

    Mon plus grand rêve, c’est qu’il y ait beaucoup de travail ici. Je veux dire, autre chose que le commerce. S’il y a du travail, tout le reste suivra : le développement pour la population et pour la ville.

     

    Merci Razery. A bientôt ! (Peut-être sur scène ou dans un nouvel album wink2)


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  • Je vous avais promis le début des entretiens au mois de février. Compte-tenu des nouvelles venant de Madagascar en cette saison des cyclones et autres tempêtes, j'ai jugé nécessaire de retarder ces publications.

    Certes, je souhaite garder une teneur positive sur ce blog. Cependant, cela ne nous empêche pas d'avoir une pensée pour nos compatriotes victimes de ces intempéries.

    La première interview est prête. Je vous la partagerai sous peu.


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  • Comme le temps passe vite ! Nous commençons déjà le deuxième mois de cette année 2015.

    Ces jours-ci, j'ai appris l'existence d'une association qui oeuvre dans la région Haute Matsiatra. C'en est une parmi tant d'autres. Mais ce genre d'initiative me remplit toujours d'espoir. Je vais essayer d'en savoir un peu plus et sans doute je ferai un petit article ici sur cette association, comme sur les autres aussi.

    Ce mois de février verra également le début des interviews que je publierai sur ce blog.

    Alors, à très vite !

     


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  • Comme de coutume en cette période, je vous présente à tous mes meilleurs vœux. Bonne et heureuse année 2015 à vous qui lisez ceci.

    Je vous souhaite du succès dans ce que vous entreprenez, la joie au quotidien, le bonheur avec ceux que vous aimez. Et la santé, pour pouvoir apprécier tout cela dans la sérénité.

    Plus que tout, je souhaite à Fianarantsoa d'entamer son envol vers un avenir meilleur. Puisse cela ne pas rester un vœu pieu !

    Pour commencer cette nouvelle année, je vous dédie cette chanson de Raprôsy, intitulée "Leko lavitsa" ("Même si c'est loin", traduction libre). En effet, n'oublions pas, que même si nous sommes éparpillés aux quatre coins de la terre (et de l'univers happy), nous formons un seul peuple, une unique race : la race humaine.

    Peuple de la terre, de Fianar et d'ailleurs : BONNE ANNEE ! 

     


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  • Quelques mots sur moi :

    Vous pouvez m'appeler Ketaka. Je suis une femme, la trentaine (ce chiffre ne changera plus, au moins pour les 30 prochaines années yes). J'ai vécu deux petites décennies dans la ville de Fianarantsoa et ses environs. J'y ai fait une partie de ma scolarité et y ai débuté ma vie professionnelle.

    Dans mon entourage, passé et présent, on me dit souvent qu'il n'y a rien à faire à Fianar, qu'on s'y ennuie. D'ailleurs, beaucoup parmi mes proches, amis et connaissances ne rêvent que d'en partir. Alors que moi, je ne me suis jamais lassée de cette ville. Mieux (ou pire, diront certains) : je l'aime !

    Je sais bien qu'elle n'est pas la plus belle, qu'il y manque beaucoup de choses et qu'on pourrait améliorer certaines autres.

    Mais, pour moi, Fianar est unique en mon cœur. La vie y est calme, loin des bruits et des turbulences des autres grandes villes. Une douceur de vivre que j'apprécie particulièrement. Les gens (la plupart, en tout cas) sont simples, ne se prennent pas la tête.

    Avec ce blog, je souhaite partager avec vous tout ce que j'aime dans cette ville. Je n'occulterai pas les points qui méritent d'être améliorés ; mais dans la mesure du possible, mes posts ici auront une teneur positive.

     

    Ketaka


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  • Vous êtes un natif de Fianar ? Vous y habitez ? Vous y avez vécu ? Vous y étiez passé et en êtes tombé amoureux ? Fianar vous a marqué d'une façon ou d'une autre ?

    Alors, cette rubrique est la vôtre.

    Vous y trouverez des interviews, des portraits, des témoignages.

    N'hésitez pas non plus à partager vos photos (libres de droits), si vous le souhaitez.

     

    *L'utilisation du masculin ne signifie nullement que cette page est réservée aux hommes. wink2


  • Fianarantsoa, c'est ma ville préférée. D'accord, dit ainsi, cela fait un peu neuneu ; mais tous ceux qui me connaissent savent que j'ai cette ville dans la peau.

    J'y ai vécu une vingtaine d'années. Pour diverses raisons, j'en suis partie. D'abord un peu plus loin. Ensuite très très loin. Je suis à l'étranger maintenant.

    Mais dès que je peux, j'y retourne.

    Pour moi, Madagascar, c'est d'abord Fianarantsoa.

    Parmi mes proches, beaucoup ont saisi ou saisissent encore la première occasion pour quitter la ville. Alors que moi, je n'ai qu'un rêve : retourner y vivre.

    Avec ce blog, j'espère vous partager ma passion pour cette ville (et la province - je sais, on dit région maintenant mais je ne m'y fais pas). Et, qui sait, arriver à vous la faire voir telle que je la vois et vous la faire aimer.

     

    Ketaka


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